Groupe Couture

Visite de l'usine BOHIN

2019 batiment usine bohin

Être membres d'associations promouvant la culture bretonne nous fait forcément côtoyer et apprécier les costumes, les défilés en costume, les coiffes et leur histoire, leur conservation, le collectage... L'époque de l'aiguille en os ou en arrêtes de poisson est bien lointaine. Comment la civilisation aurait-elle bien pu évoluer sans l'intervention des aiguilles ! 

Au moment de la création de nos costumes du 19ème siècle, le test d'embauche dans les manufactures d'aiguilles était un test sur l'acidité des mains pour ne pas faire rouiller ces petits objets. Indispensables, les aiguilles étaient utilisées par les dames partout en France qui en complément de revenus brodaient ou confectionnaient des pièces ou morceaux de pièces pour des artisans locaux qui revendaient la production. Nous pensons aux Penn-Sardin et leur travail sur filet. Les aiguilles ont accompagné l'évolution de nos civilisations, ont évolué en même temps que l'histoire des technologies. 

Et que d'évolutions technologiques !

C'est à onze que nous avons voulu en savoir plus et nous avons débuté, ce samedi 12 octobre 2019, la visite de la Manufacture Bohin à Saint Sulpice sur Risle par l'exposition temporaire du travail du couturier Eymeric FRANCOIS "C O U T U R I E R   D ' E P I N G L E S".

2019 12 10 visite usine bohin Eymeric francois

Nous avons pu apprécier de très près, le travail de haute couture de ces pièces féminines, cintrées, tissus travaillés au plus près du corps, présentant systématiquement une pièce très travaillée en tulle brodé, perlé, détournant la passementerie, la fourrure, les fleurs, la broderie. L'utilisation des épingles de laiton ou d'acier sur certaines pièces rend les broderies exceptionnelles. Marie-Paule, en professionnelle, a particulièrement su estimer le travail réalisé.

Le soleil et la douceur bienveillants de la fin de saison douce, nous ont donné la possibilité de partager un déjeuner au bord de la Risle, dont la force hydraulique a permis l'installation de la première manufacture en 1833 (puis l'installation de Bohin en 1866), devant les bâtiments industriels du 19ème siècle bien entretenus et restés magnifiques, inscrits sur la liste des monuments historiques.

De retour de notre déjeuner, nous avons visité la manufacture, puis le musée et encore une mise en scène informative et ludique sur la marque et ses produits (tréfilerie, aiguilles de phonographe ou utilisation médicales).

Nous avons pu apprécier combien la fabrication de ces petits objets simples et peu coûteux pouvait demander d'opérations jusqu'à l'emballage, de recherches en développement, de recherche de matériaux, de tri manuels pour obtenir des aiguilles parfaites. Un savoir-faire exceptionnel pour ce dernier fabricant français d'aiguilles dont le nom évoque la qualité. Un travail compliqué, exigeant et difficile.

Techniquement, nous avons pu voir le tout premier tableau électrique (GEANT) du début du XXème siècle, les machines encore en activité du 19ème siècle jusqu'aux années 1950 et toujours utilisées quotidiennement. Nous n'avons pas pu voir travailler les personnes spécialisées durant le week-end. Des petits films et panneaux explicatifs devant chaque machine nous en ont montré l'utilisation. Vingt sept étapes sont nécessaires à la fabrication, bains pour rendre l'aiguille incassables, bains pour l'assouplir, rangement et conditionnement, tris... Comment imaginer tant de haute technologie, de recherche des meilleurs matériaux lorsque nous brodons ou cousons.

La scénographie du musée, extrêmement ludique, nous a permis aussi de rencontrer Benjamin Bohin, son époque avec les premières réflexions sur l'évolution sociale, vers le bien être des employés, sa recherche technologique de géotrouvetout et ses nombreux brevets déposés de bricoleur inventif, les pas de géant de l'industrialisation, des recherche des sources d'énergie, et aussi son idéalisme, rêvant de paix entre les hommes jusqu'à inventer une langue, le "Patoiglob". Son tour du monde à la rencontre des peuples a achevé de nous le rendre bien sympathique.

2019 usine bohinAprès un passage à la boutique-caverne-d'ali-baba et son personnel bienveillant et une exposition de ravissants tableaux minutieusement confectionnés en patchwork et petits bouts de tissus, créés par Martine Apaolaza, nous avons terminé notre journée par la brocante-caverne-d'ali-baba de Glos-la-Ferrière. Petit détour dont certains ont agréablement bien profité.Brocante 1

Rendez-vous le 26 SEPTEMBRE 2020 pour la visite du musée de la dentelle d'Alençon et d'un autre lieu surprise.

Pour en savoir plus : 

https://bohin.fr/savoir-faire

http://www.eymericfrancois.com/

https://bohin.fr/web/content/2092?unique=63bb4412da6b326ebb27e882b64aa1239fc1c93e

https://martine-apaolaza.odexpo.com/